Archives mensuelles : septembre 2013

Les 2 Visages de l’entreprise

Je vous pose une question : Savons-nous bien appréhender l’entreprise dans toute sa complexité et sous toutes ses facettes ?

Certes l’entreprise est constituée d’une part visible et appréhendable : sa STRUCTURE (organisations, effectifs, procédures, systèmes, productivité, réalisations, investissements, bénéfices…), régulièrement sondée avec précision par tous les indicateurs de pilotage et de gestion.

Mais l’entreprise possède également une part non visible: son ESSENCE, qui lui donne son identité et sa culture spécifique.

Cet ensemble de valeurs, croyances, représentations et perceptions permet aux collaborateurs de trouver du sens, du bien-être, un attachement, du développement et l’élan d’assumer pleinement leur rôle.

Une entreprise VIVANTE qui vit harmonieusement son présent et maîtrise son avenir est nécessairement une entreprise dont la globalité (essence + structure) est prise en compte par ses cadres et dirigeants. (Best places to work).

Depuis quelques années, la notion d’ADN d’entreprise a fait son entrée dans les esprits comme un ensemble d’éléments définissant sa singularité spécifique. Cet ADN caractériserait l’essence de l’entreprise et en définirait les règles de formalisation de son expression physique (structure). De plus, en tant que ferment de vie de l’entreprise il serait le garant de l’appartenance et de l’engagement des hommes et des femmes y vivant et y travaillant.

L’ADN selon Wikipédia est une molécule, présente dans toutes les cellules vivantes, qui renferme l’ensemble des informations nécessaires au développement et au fonctionnement d’un organisme.

C’est aussi le support de l’hérédité car il est transmis lors de la reproduction, de manière intégrale ou non. Il porte donc l’information génétique et constitue le génome des êtres vivants.

L’ADN possède donc 3 fonctions essentielles (biologique): EXISTER, TRANSMETTRE, PERENNISER et 2 fonctions dérivées propres à l’environnement de l’entreprise : UNIR et MOTIVER

Ne croyez-vous pas que nous pourrions sortir du rationalisme dominant et tenter de clarifier le « Génome » type de  votre entreprise ? Comprendre son matériau génétique utilisable pour la décoder l’essence de sa dynamique collective, celle qui assure son existence et sa pérennité ; L’ADN de l’entreprise est le fondement de son unité interne, le creuset de l’appartenance des collaborateurs et le support de la cohérence optimale de son fonctionnement ?

Utile ? Indispensable !

Olivier PELRAS

DERIVES IDENTITAIRES

Vous en conviendrez avec moi : la plupart des dirigeants actuels conscients des enjeux d’adaptation de leur structure à son environnement s’impliquent avec énergie pour poursuivre son développement. Ils s’organisent pour étoffer leurs services afin de répondre efficacement à leurs obligations contractuelles et sociétales. Vous reconnaîtrez sans doute également que sans une vigilance consciente et permanente, cette croissance nécessaire risque d’entrainer un affaiblissement dommageable du modèle identitaire et de sa dynamique de succès.
En effet, l’intégration de nouveaux collaborateurs et cadres non porteurs du projet originel, la dépendance à des donneurs d’ordre durement acquis, la concurrence effrénée, sont autant de challenges qui, s’ils deviennent trop contraignants imposent une effervescence accrue, un moindre temps de réflexion et parfois des impératifs financiers drastiques pour préserver les résultats.

Si la situation perdure trop longtemps, surviennent souvent des insatisfactions sous-jacentes, des incohérences managériales ou stratégiques, une dynamique interne qui s’affaiblit, des tensions malsaines jusque dans le CODIR. Moins l’entreprise fonctionne sur ses fondements identitaires (ADN), plus elle génère un certain niveau « d’entropie »
Plus l’entropie d’un système augmente, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux et capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part d‘énergie inutilisée pour l’obtention d’un travail ; c’est-à-dire gaspillée de façon incohérente. (Loi de thermodynamique).

Le degré d’entropie se mesure par l’introspection des dysfonctionnements individuels et collectifs et leur système de régulation. Cette analyse met en lumière les facteurs de dégradation et les causes de non motivation et de désappartenance générant mal être et frustration (RPS). Cet état de dégénérescence équivaut à une perte, un affaiblissement de l’essence qui s’accroîtra inévitablement si une majorité des collaborateurs perd la conscience de ce qu’est « leur entreprise, en tant que vraie communauté de vie ».

Vous l’aurez compris, la seule cause de l’entropie et son seul remède est le mode de gouvernance de l’entreprise. En effet, c’est bien là une des missions majeures d’une direction d’entreprise : Garantir l’unité, la force créatrice de son ensemble par ses capacités à s’ajuster en conscience à son mouvement perpétuel, à appréhender et concevoir ses propres vérités, les décliner en valeurs et les comporter dans l’exemplarité.

Olivier PELRAS