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De l’entreprise d’hier à l’entreprise de demain

Aujourd’hui encore, le management est l’art de motiver dans l’organisation structurée de l’entreprise même si celle-ci s’avère pas toujours propice à l’implication. D’où la nécessité de manager… !

Et si le management de demain consistait à changer le paradigme centré sur l’optimisation du système avec pour corollaire la nécessaire productivité de ses collaborateurs, pour se recentrer sur la manière de vivre le travail afin que l’engagement soit naturel et non plus forcé.

Quelle serait sa finalité : Adapter le « système entreprise » à son environnement ou inventer un « système entreprise » adapté aux besoins intrinsèques de l’homme ?

Et si les deux aspirations se conjuguaient me dirait-vous… Prometteur !
Oui, par où faut-il commencer ?

Faut-il pousser les collaborateurs à atteindre les objectifs fixés ou faut-il créer les conditions pour qu’ils atteignent leurs propres objectifs ?

Faut-il promouvoir une hiérarchie pour animer et contrôler ou faut-il fédérer des communautés responsables et solidaires ?

Ces questions nous poussent à envisager un nouveau levier de compréhension et d’action …

Et si pour 2015 et les prochaines années nous misions sur l’homme dans sa faculté à se responsabiliser par le développement de sa conscience ?

Conscience de sa mission, de ses facultés, de ses possibilités créatrices, de sa place au sein de son équipe, de sa capacité à s’associer aux décisions, de son propre pouvoir à changer les choses et à être pleinement acteur de sa vie.

Nous sommes persuadés que les récompenses (salaire, primes, promotions…) sont notre meilleure motivation ! La logique de la carotte et du bâton finalement… Et si nous faisions fausse route ? Si les entreprises étaient si bien dirigées, leurs équipes n’auraient pas les états d’âme actuels avec des conséquences sur la vie de chacun (absence d’ambition, lassitude, morosité, stress…).

Le secret de la performance (et de la satisfaction) des personnes dans les entreprises, ou dans notre vie personnelle, c’est le besoin profondément humain de diriger sa propre vie, d’apprendre, de mettre en mouvement sa créativité et sa progression personnelle. Ces sujets sont-ils au cœur des réflexions des entreprises dans la période actuelle ?

Alors en ce début d’année 2015, si nous co-créions avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise un management fondé sur l’intelligence collective plutôt que sur nos schémas  hiérarchiques et individualistes !

MANAGEMENT et ADN

« Manager » est une fonction complexe et passionnante qui se structure autour de missions complémentaires et cohérentes dans le cadre d’une entreprise et d’une stratégie définie.

On peut certes schématiser les missions du manager autour de 4 rôles majeurs, toutefois la « recette » est-elle toujours la même quel que soit l’entreprise ?

Les rôles fondamentaux se structurent autour de ses 4 axes :

1)      INSTITUTIONNEL (symbole de l’autorité, porteur de la stratégie, garant des règles et processus, ambassadeur et porte-parole…)

2)      ANIMATION (organisateur des missions, développeur des talents, accompagnateur des personnes, promoteur de la performance…)

3)      INFORMATION (observateur, capteur et diffuseur de l’information, transmetteur de sens et des bonnes pratiques…)

4)      OPÉRATIONNEL et DÉCISIONNEL (initiateur, planificateur, optimisateur, négociateur, gestionnaire…)

Les missions du manager évoluent sous un ensemble de contraintes liées au contexte économique et réglementaires, aux exigences de l’actionnariat, aux engagements contractuels ainsi qu’aux besoins des personnes pour lesquelles il assume sa responsabilité.

Manager équivaut aujourd’hui à animer, souvent ; coacher, parfois ; s’imposer en leader quand il le faut ; piloter des projets, de plus en plus et favoriser la dimension communautaire, plus rarement. Savoir apporter sa valeur ajoutée et s’assurer que cet ajout est tangible et profitable à tous est un challenge de tous les instants.

Garder un équilibre intérieur face à ses multiples missions et postures, pouvoir faire prévaloir son positionnement sans céder à trop de sensibilité personnelle est un chemin ardu ou se côtoient parfois solitude et découragement.

Mais manager n’est pas un acte qui ne se résume pas à une simple performance individuelle. Il s’inscrit dans le contexte d’une entreprise et d’une communauté humaine avec son histoire, son mode de vie, ses valeurs et ses ambitions (ADN) …

Manager chez « X » n’est pas manager chez « Y » ou alors c’est appliquer maladroitement des recettes toutes faites en s’appuyant sur une rigidité comportementale édictée par des principes et certitudes fortement ancrés dans des croyances qui ne sont in-finé, que des conditionnements.

Manager c’est se donner une liberté intérieure,

–       D’abord parce qu’on a fait le choix de son entreprise et que ce dernier s’origine dans une compatibilité de valeurs et de vision.

–       Ensuite, parce que on se met au service d’un tout plus grand que soi et donc, qu’on s’inscrit dans un challenge collégial et non égotique et solitaire

–       Enfin parce qu’on a la conscience de la spécificité de son entreprise et que cette singularité est un guide qui libère des stéréotypes comportementaux.

–       Et par-dessus tout, on a appris à se connaître et à se reconnaître dans ses « petits schémas intérieurs », obtus ou trop réactifs et on a su réaliser où se situent les vrais enjeux « d’Être Soi » au milieu de l’océan du « Faire » et malgré les influences externes perçues.

Olivier PELRAS

ADN et TRANSMISSION

L’actualité économique nous livre régulièrement des informations sur des successions difficiles notamment au sein d’entreprises patrimoniales, assorties trop souvent de périodes de flottement et de réajustements.

Il est clair que le fondateur, créateur d’une « success story » incarne à lui seul l’ADN de l’entreprise. Sa personnalité, ses croyances de vie, son type de leadership, structurent l’entreprise et supportent son mode de fonctionnement. Sa prise de distance opérationnelle est souvent préjudiciable car sans lui, c’est un repère fort et régulateur qui s’estompe, obligeant le système de management à se réinventer différemment.

Le ou les dirigeants repreneurs du flambeau n’ont plus la vocation d’identifier à eux seuls l’identité de l’entreprise comme leur prédécesseur l’avait incarné. Même s’ils reprennent les principes de vie, de gestion, de fonctionnement de leur mentor, père ou fondateur, il est nécessaire d’effectuer un chemin de conscience de ce qu’est la culture de l’entreprise au-delà de la personnalité historique qui l’a fondée. Se posent-ils les questions qui méritent de l’être ?

Sommes-nous clairs sur la « Raison d’Être de la société » par-delà la vision du fondateur ?
Nous-sommes-nous suffisamment concentrés sur ce qui constitue l’appartenance vivifiante et la part de relations « intuitu personae » qui la nourrissait ?
Comment allons-nous préserver le lien entre les hommes sans l’homme fédérateur ?
Comment tirer de son mythe des principes de vie de management et de bien vivre ensemble, pour ne pas nous sentir « orphelins de notre identité ? »
Sommes-nous encore capables de voir ce qui  caractérise et identifie notre entreprise ?
Somme nous aptes à sonder nos propres vérités, nos propres incohérences masquées parfois par le charisme et l’habileté du fondateur ?
Avons-nous confiance en nous et en notre entreprise ?

Toute transmission d’entreprise au même titre que toute fusion absorption, pose le problème de la clarification de ce que constitue l’essence de l’entreprise en tant que communauté humaine. En plus de la valeur d’usage, quelle est la vraie nature du capital à transmettre ? La réponse n’est pas seulement dans les chiffres et l’organisation mais dans l’énergie et l’implication des personnes, leurs croyances en l’avenir, leur soutien au projet d’entreprise en cohérence avec la singularité de « leur» entreprise.

Les enjeux du management sont alors d’ériger un nouvel et véritable art de vivre et de travailler ensemble, une dynamique de développement harmonieuse et féconde nourrie par tous les gènes de l’identité comme autant de facteurs stimulant et pérennisant l’appartenance de tous.

Olivier PELRAS