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L’ADN favorise t-il la Qualité de Vie au travail ?


L’ADN favorise t-il la Qualité de Vie au travail ?

 

Japon

C’est un constat, les RPS sont devenus une préoccupation. Leur augmentation est vécue désormais comme une contrainte car, il faut le reconnaître, ils placent l’entreprise face à une sorte d’immaturité, c’est-à-dire une crainte à affronter une réalité qui échappe encore à notre mode de pensée et à notre volonté de résolution.

La recherche de la performance semble incontournable, c’est un postulat déjà âgé de plusieurs années. Comment atteindre, maintenir et développer la performance ? Ce leitmotiv persiste dans l’Esprit de la gouvernance comme une compétition permanente et challenge les pratiques managériales dans un rapport responsabilités/moyens/marges de manœuvres, toujours plus exigu. De là à mettre en parallèle la quête de performances croissantes et la monté des RPS… Et dans ce cas, en quoi les deux sont-ils liés ?

Que disent ou plutôt que ne disent pas si facilement les collaborateurs aujourd’hui ? On nous en demande toujours plus ! Nous ne disposons par des moyens nécessaires et suffisants et pourtant… Les rythmes s’accélèrent et nous n’avons pas de retour. On ne nous explique plus, on ne nous écoute pas, on ne sait plus pourquoi on réalise telle ou telle tâche. On ne sait vraiment plus où l’on va ni à qui s’adresser, la hiérarchie fait la sourde oreille, etc…

Et que disent-ils encore ? J’ai été victime de dénigrement, de menaces verbales ou d’agressions, de détresse psychologique, ou j’ai été le témoin de harcèlement sur un collègue, etc… Autant de constats qui révèlent la présence d’un stress ou plus inquiétant, d’une détresse psychologique. Si le premier peut se gérer au point même d’être parfois utilisé comme une ressource, la détresse psychologique par contre est de nature à affecter l’individu intrinsèquement. Et qu’un seul individu soit altéré et c’est toute la communauté des collaborateurs qui est altérée imperceptiblement.

Alors demandons-nous ce qui échappe aux hommes de l’entreprise qui n’ont jamais souhaité générer un tel état de fait ? Le management ne fait-il pas montre d’une certaine ingénuité en se focalisant seulement sur le développement des capacités, des Savoir-faire dans une finalité essentiellement économique ? Et quid des aspirations à la coopération, à la cohésion, au Bien-être ensemble, à l’adaptabilité ? Des constats récemment faits sur le terrain montrent que malgré la contre productivité évidente des politiques de rationalisation et de contrôle, ces dernières restent encore trop usitées. Ne faudrait-il pas commencer à rechercher les motivations des collaborateurs en redonnant du sens à leurs missions et en les impliquant davantage comme acteurs des ambitions à court et moyen terme de leur entreprise? Devrait-on désormais, à tous les strates de l’entreprise, consacrer un temps dédié à imaginer, concevoir, créer, oser pour se surprendre à rêver à nouveau et ensemble ?

Simplement nous disons qu’après les audits de Bien-être et de RPS, allons plus loin et pourquoi pas, redécouvrons l’âme de nos entreprises ! Relevons la tête un moment, sur nous-mêmes, sur nos intentions actuelles et futures, sur nos modes d’organisation, de fonctionnement et de gouvernance, sur nos collaborateurs. Portons délibérément notre attention sur ce que nous voulons réellement qu’il se passe dans les structures, à partir d’une vraie volonté de régénération et de co-création. Recréons des organismes sains (notre entreprise) à partir de leur propre matériau génétique, de leur ADN et de leur potentiel de maturité. Et qu’ainsi les ressources inexploitées de la nature humaine prospèrent dans toute la communauté de l’entreprise conjointement à l’accroissement de l’organe de gouvernance et du management dans une synergie de dons et de partages de sens.

Jean-Louis COUGOT

DERIVES IDENTITAIRES

Vous en conviendrez avec moi : la plupart des dirigeants actuels conscients des enjeux d’adaptation de leur structure à son environnement s’impliquent avec énergie pour poursuivre son développement. Ils s’organisent pour étoffer leurs services afin de répondre efficacement à leurs obligations contractuelles et sociétales. Vous reconnaîtrez sans doute également que sans une vigilance consciente et permanente, cette croissance nécessaire risque d’entrainer un affaiblissement dommageable du modèle identitaire et de sa dynamique de succès.
En effet, l’intégration de nouveaux collaborateurs et cadres non porteurs du projet originel, la dépendance à des donneurs d’ordre durement acquis, la concurrence effrénée, sont autant de challenges qui, s’ils deviennent trop contraignants imposent une effervescence accrue, un moindre temps de réflexion et parfois des impératifs financiers drastiques pour préserver les résultats.

Si la situation perdure trop longtemps, surviennent souvent des insatisfactions sous-jacentes, des incohérences managériales ou stratégiques, une dynamique interne qui s’affaiblit, des tensions malsaines jusque dans le CODIR. Moins l’entreprise fonctionne sur ses fondements identitaires (ADN), plus elle génère un certain niveau « d’entropie »
Plus l’entropie d’un système augmente, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux et capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part d‘énergie inutilisée pour l’obtention d’un travail ; c’est-à-dire gaspillée de façon incohérente. (Loi de thermodynamique).

Le degré d’entropie se mesure par l’introspection des dysfonctionnements individuels et collectifs et leur système de régulation. Cette analyse met en lumière les facteurs de dégradation et les causes de non motivation et de désappartenance générant mal être et frustration (RPS). Cet état de dégénérescence équivaut à une perte, un affaiblissement de l’essence qui s’accroîtra inévitablement si une majorité des collaborateurs perd la conscience de ce qu’est « leur entreprise, en tant que vraie communauté de vie ».

Vous l’aurez compris, la seule cause de l’entropie et son seul remède est le mode de gouvernance de l’entreprise. En effet, c’est bien là une des missions majeures d’une direction d’entreprise : Garantir l’unité, la force créatrice de son ensemble par ses capacités à s’ajuster en conscience à son mouvement perpétuel, à appréhender et concevoir ses propres vérités, les décliner en valeurs et les comporter dans l’exemplarité.

Olivier PELRAS